Critique Ciné – The Croods, Ma caverne est la plus originale !

Dans le cadre du Club 300 Allociné, j’ai eu l’occasion de voir plusieurs films d’animation. Ceux des génies de chez Pixar, ou ceux du grand ancien Disney (qui est maintenant bien plus proche de Pixar que jamais). Le film dont je vais vous parler ce soir est du troisième larron. Dreamworks Animation. Ceux la sont connus notamment pour les 4 Shrek, et le très moyen Chat Potté (même si ce cabot de Banderas reste très drôle dans son interprétation). Son titre ? The Croods. En voici le pitch :

Lorsque la caverne où ils vivent depuis toujours est détruite et leur univers familier réduit en miettes, les Croods se retrouvent obligés d’entreprendre leur premier grand voyage en famille. Entre conflits générationnels et bouleversements sismiques, ils vont découvrir un nouveau monde fascinant, rempli de créatures fantastiques, et un futur au-delà de tout ce qu’ils avaient imaginé. 
Les Croods prennent rapidement conscience que s’ils n’évoluent pas… ils appartiendront à l’Histoire.

Vous ne sortirez pas grandi après avoir vu ce film d’animation. Mais cela ne sous-entend pas que vous passerez un mauvais moment, bien au contraire. Au centre de l’aventure d’une famille de Flinstone moderne, se trouve la lutte vieille comme le monde entre la force brute et la réflexion. Les Croods sont une famille d’hommes des cavernes qui suivent la sacro sainte règle édictée par le patriarche de la famille : “Ne jamais être curieux, car être curieux mène à la mort !”. Ils passent donc une partie de leurs journées à courir dans un style très “ovalie” après le “petit-déjeuner“. A la nuit tombée, ils se cachent dans leur cave, avec comme seule divertissement les histoires du patriarche, Grug, qui content toujours les aventures d’une jeune fille trop curieuse, et qui finit toujours par la mort de la dite jeune fille.

Evidemment, la dite jeune fille, c’est un peu Eep, la grande de la famille Croods. C’est elle qui déclenche le Road Trip des Croods. Car sa curiosité va la faire rencontrer le jeune “Guy” (à prononcer à l’anglaise, la traduction en français donnerait plutôt “ce mec” ou “le type”). Ce dernier, fervent adepte de l’utilisation de son cerveau, va leur apprendre une bien triste nouvelle. En effet leur monde sera bientôt détruit, et que leur seul espoir sera de filer vers les hauteurs. L’aventure commence alors, bourrée d’animaux plus improbables les uns que les autres. Dont un tigre a dent de sabre géant plus que mignon… Bref, vous passerez un moment non pas inoubliable, mais au moins divertissant. Les créateurs de Madagascar, sans complexes, restent sur la recette de la franchise précédente, sans apporter beaucoup de nouveautés.  M’enfin, qu’attendre de plus d’un film d’animation destiné au plus grand nombre, dans lequel on invente le “câlin” ? A défaut de vraiment faire travailler l’intellect du spectateur. A voir donc, en VO car la VF est lamentable et oblitère une grande partie du contenu plus “adulte”… Comme d’habitude !

 

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Critique Ciné – The Place Beyond The Pines, Sins of the father

Dans le cadre du Club 300 Allociné, on peut voir toute sorte de films… Parfois comique sans raison, parfois ennuyeux par choix. Cette fois ci, j’ai eu le privilège de découvrir « The Place Beyond The Pines », le nouveau film de Derek Cianfrance. On commence, comme d’habitude, avec le synopsis du film que j’ai volontairement écourté, car trop longue à mon gout :

Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption.

Le film commence par un plan séquence on l’on suit Ryan Gosling de dos, alors qu’il traverse ce qui semble être une fête foraine d’une petite ville de l’état de New York. Il finit dans la tente ou se déroule son travail. En effet, son personnage, Luke est cascadeur de profession. Il trompe la mort chaque soir monté sur une moto dans une cage de métal sphérique. Pour renforcer un passé qui doit sembler trouble son corps est recouvert, comme sa bécane, de multiple peintures de guerre. Ce job de forain laisse entendre qu’il est toujours sur la route. Evidemment, tout cela change lorsqu’il découvre que la fille (Eva Mendes) avec lequel il avait eu une aventure l’année d’avant a mis au monde en son absence son fils. Il décide donc de changer de vie pour essayer de contribuer à la vie de sa petite famille. Sauf que ce n’est pas si simple, lorsque vous n’avez pas de travail, et que la dite belle est déjà avec un autre homme. C’est sur ces entrefaites que Luke tombe sur le très classique ami de l’ombre… Interprété ici par l’excellent Ben Mendelsohn. Ce dernier lui fournit le gite, le couvert, et un moyen de trouver facilement de l’argent, en braquant des banques… Evidemment le côté sombre revient vite à la charge, et lors d’un braquage, Luke croise la route d’Avery (Bradley Cooper).

La première chose qui frappe, c’est que le personnage de Ryan Gosling est une copie presque conforme de son rôle dans Drive. Même inexpressivité même manque de dialogue, avec les silences pesants qui peuvent parfois être un peu longs. Mais également même psychologie limite, avec les explosions de violence parfois incompréhensibles. Son partenaire de l’ombre, Robin, interprété de main de maitre par Ben Mendelson lui arrive un peu vite, même si il sera présent durant les deux parties du film. Le personnage de Bradley Cooper est lui aussi tiraillé entre son père et ses propres désirs. Le personnage d’Eva Mendes n’a par contre que très peu d’épaisseur… En effet, elle traverse le film sans vraiment laisser de trace. Et sans dévoiler l’intrigue, je ne peux pas au moins les personnages joués par Dane DeHaan et Emory Cohen sont très réussis et interprété à la perfection. Mais encore une fois, c’est un film sur les pères, et comment les actions du père influencent plus ou moins le futur des fils. Ou encore, comment les fissures et les erreurs de la génération précédente ont des répercutions des mois, des années et même des décennies après.

J’imagine que d’autre spectateurs pourraient voir dans ce film une vision de la disparition du rêve américain. A un moment du film le personnage de Bradley Cooper, Avery, précise qu’il a choisi la police parce qu’il voulait que la justice est une forme tangible, et qu’elle ne reste pas une idée. En définitive Luke et Avery se perdent tous les deux en essayant de faire quelque chose de bien de leur vie. Si la chute de Luke est visible, celle d’Avery est plus interne, car elle vient en réponse à l’héritage de son propre père. Tous les éléments nécessaires sont présents. Les turpitudes la classe moyenne, les conflits familiaux et générationnels, les relations (ou le manque de relation) entre les pères et les fils construisent une histoire certes simple, mais qui est relativement bien racontée. Je dis relativement car le film mériterait clairement un peu plus d’épaisseur sur certains personnages, et surtout un montage moins contemplatif. Même si les plans de l’état de New York sont réussis, et l’ambiance de la petite ville de Schenectady est très bien retranscrite.

Le nouveau film de Derek Cianfrance est une déchirante histoire de pères et de fils, matinée d’une réflexion sur la manière dont les péchés du père influencent ceux du fils. C’est un film complexe, qui aurait certainement mérité un montage un poil plus énergique. Mais l’histoire mérite d’être contée, et nous place devant nos propres responsabilités de la bonne manière. A voir donc, mais attention, avec une petite réserve sur les longueurs.

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Critique Ciné – Cloud Atlas, Cloudy, with a chance of WTF

Après un passage relativement rapide dans les salles obscures américaines, le dernier nés des Wachowski (Lana et Andy, accompagné ici de Tom Tykwer) arrive « enfin » en France. Annoncé comme une révolution par la production, qu’en est-il vraiment de ce pseudo film de SF plus ou moins choral ? On en cause après le synopsis :

À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.

J’ai lu beaucoup de choses concernant ce film, mais assez peu proche de ce que j’ai ressenti en sortant de la salle après l’avant-première organisée par le distributeur et Allociné. Bien sûr, j’avais déjà compris que c’était un fil maudit. Les Wachowski ayant eu du mal à trouver le budget pour ce film, basé sur un roman renommé inadaptable. Pour autant d’autres ont déjà réussi cet exploit. Malheureusement pour ce Cloud Atlas, le seul exploit qu’il a réussi à mes yeux, c’est d’être instantanément ennuyeux. On pourrait sans doute imputer cet exploit aux très mauvais niveaux des acteurs sur ce film, comme si eux aussi, n’avait pas compris son but. Mais c’est certainement l’écriture qui pèche, les personnages n’étant que très rarement suffisamment intéressants pour que j’arrive à m’y attacher. Peut être à l’exception du personnage anglais joué par Jim Broadbent, dont l’histoire m’a au moins fait sourire.

L’histoire en elle-même est dans le plus pur style SF bas de gamme, avec en exergue que notre évolution en temps qu’espèce n’est qu’une succession de manières (plus ou moins perfectionnées) d’avilir notre prochain (ou nos créations). Ce propos simpliste se retrouve donc compliqué par un mixage de scènes racontant les mêmes choses en rythme… On passe d’une phase sur l’amour, à une phase sur l’exploitation, puis une autre sur la rébellion, etc.) Cela s’enchaine de la pire des manières, souvent bien trop vite, et du coup on est assez vite laissé sur le carreau. Surtout que toutes les époques ne servent pas toujours le propos de la même manière. Parfois même elles paraissent inutiles… La faute certainement au partage des dites scènes entre les trois réalisateurs, qui rend la chose plus que bancale d’un point de vue narratif.

Visuellement, plusieurs époques sont intéressantes. Le Néo Séoul du futur est particulièrement réussie. D’une manière générale, chaque époque est retranscrit visuellement (mais aussi au niveau de l’ambiance) de la meilleure des manières. Autre aspect positif, comme les acteurs jouent plusieurs rôles, on prend rapidement un malin plaisir a essayer de les retrouver dans chaque époques (c’est ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout d’ailleurs). Malgré tout, rien ne rattrape l’histoire navrante qui nous est contée… Rien qui ne mérite vraiment d’investir 2h50 de votre temps.

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Critique Ciné – 40 ans : mode d’emploi, Au moins il n’est plus puceau !

Il est parfois plus simple de parler d’un film à tête reposée… C’est malgré tout assez rare que j’ai autant de temps que cette fois ci pour écrire une critique. Du coup, j’ai bien trop attendu. Pour ceux qui sortirait de leur trou, je rappelle qu’avant ce titre, le proclamé ré-inventeur du comique à l’américaine qu’est Judd Apatow avait déjà commis le moyen 40 ans toujours puceau. Précision importante si il en est vu que ce nouveau film vient s’insérer dans le même tissu de personnages.

Commençons par rappeler le synopsis :

Seul homme à la maison, Pete est marié depuis des années à Debbie avec qui il a eu deux filles, Charlotte et Sadie, âgées de 8 et 13 ans. Pete aura bientôt 40 ans et le bilan est rude : Unfiltered Records, la maison de disques indépendante qu’il a créée, bat de l’aile, son père Larry, qui a récemment, et artificiellement, engendré des triplés, compte éhontément sur son soutien financier pour nourrir cette nouvelle famille, et à la maison, la vie n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Le quotidien avec Debbie et les filles est une série de conflits et de complications sans fin. Quant à Debbie, elle a ses propres difficultés professionnelles et filiales. Elle essaie opiniâtrement d’être une épouse et une mère parfaite, mais elle a un mal fou à négocier le virage de la quarantaine. Et pour couronner le tout, leur aînée est en pleine crise de puberté. Pete et Debbie ont atteint l’âge où le pardon, à eux et aux autres, et le lâcher-prise sont des conditions sine qua non pour parvenir à profiter du reste de leur vie… en évitant d’en passer par le meurtre.

Cela laisse rêveur non ? Mais tout ceci n’est évidemment qu’un prétexte, magistralement utilisé par (réal) pour laisser libre court à son imaginations débordante, et par la même placé ses personnages (et des membres de sa famille) dans des situations cocasse. Il traite du coup la crise de la quarantaine, un couple qui a oublié dans les tracas du quotidien la petite flamme qui maintenait tout cela en place.

Si on s’amuse ? On ne s’ennuie pas, ce qui n’est déjà pas si mal comme prouesse. Cela parlera autant aux jeunes qu’aux vieux, même si ces derniers s’offusqueront forcément de certains dialogues un peu crus. Et sinon ? Eh bien pas grand-chose… Cela remplis bien son rôle de comédie potache un peu salasse, tout en flirtant avec une certaine satyre sociale de la côte ouest américaine. Le rêve américain en prend un peu pour son grade, mais pas trop.

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Critique Ciné – Happiness Therapy, Qui est le plus fou des deux ?

Nous sommes tous malades, disait Stephen King… Le nouveau film de David O. Russel (à qui l’on doit par exemple Les rois du désert, I love Huckabees et Fighter), Happiness Therapy lui aussi est un peu fou… Doté d’un casting “AAA” comprenant un Bradley Cooper très en forme, une Jennifer Lawrence sans son arc mais avec d’autres atouts, le tout boosté avec un Robert De Niro plus que surprenant.

On attaque ? Voici déjà le synopsis :
La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

On n’est guère surpris par le film de David O. Russel, celui-ci embrassant et usant avec bonheur des codes du Feel Good Movie sans en bouger d’un iota. Pour autant, on s’attache rapidement à tous ses personnages qui n’ont pas été gâté par la vie. On peut regretter que tout soit aussi propre, et que les débordements verbaux restent dans le camp de la comédie, l’âpreté de The Fighter peut manquer. Bradley Cooper est néanmoins surprenant dans son interprétation d’un homme clairement à côté de la vie. De sa rencontre avec une autre âme esseulée, naîtra un couple par trop évident. Pour autant on se laisse facilement emmené par la narration. J’ai trouvé que la présence de Robert de Niro apportait un réel plus pour expliquer ce qui ce passe dans la tête du héros. Chris Tucker lui est anecdotique, il n’est là que pour nous rappeler d’où vient le héros. Sa folie, permanente, permet malgré tout de bien noter les améliorations que le héros subi au fur et à mesure du film.

Prenons le film pour ce qu’il est, à savoir un film destiné au plus grand monde. Hollywood sait si bien le faire, nous vendre une vie mielleuse, dans laquelle les aléas sont comblés par des moments de bonheur intense, le tout revenant à l’équilibre tout seul. Pourtant, il en existe des personnes abîmées par la vie, la vraie vie. Mais nos deux héros, aussi bon acteurs qu’ils soient ne font qu’effleurer cette réalité que de bien trop loin. Tout cela fleure bon la guimauve et le pop-corn bon marché… On ne se remet pas, surtout pas avec une danse, d’un séjour en hôpital psychiatrique. David O. Russel transforme une véritable douleur en comique de situation… J’en attendais un peu plus de lui.

Ne vous méprenez pas, le film est bien, et les acteurs présents sont parfaits dans leurs rôles. C’est une bonne comédie romantique, avec un petit grain de folie, qui semble avoir touché tous les membres du casting.

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Critique Ciné – Maniac, First Person Serial Killer Movie

Qu’est ce qu’un film de genre ? Il est généralement admis que le terme « cinéma de genre » désigne des films qui ne sont pas choisis par le public pour leur réalisateur ou le casting mais bien pour le genre auquel ils appartiennent. Cela correspond parfaitement à Maniac, que l’on classera relativement facilement dans les genres « Thriller » et « Épouvante-horreur ».

Maniac est le remake d’un film de William Lustiq qui date de 1980. C’est Elijah Wood qui a la lourde tâche de remplacer Joe Spinnel dans le rôle du serial killer Frank Zito. Voici le synopsis :

Dans les rues qu’on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps se remet en chasse. Frank est le timide propriétaire d’une boutique de mannequins. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l’aide pour sa nouvelle exposition. Alors que leurs liens se font plus forts, Frank commence à développer une véritable obsession pour la jeune fille. Au point de donner libre cours à une pulsion trop longtemps réfrénée – celle qui le pousse à traquer pour tuer.

On va déjà commencer par l’avertissement d’usage… Ce film est Interdit au moins de 16 ans. Et je confirme, c’est vraiment saignant ! Mais bon, je m’égare… Comme je vous l’ai dit plus haut, il s’agit d’un remake. Mais que les fans du film d’origine se rassure, l’ambiance, la réalisation, et le casting et même le scénario sont assez différents. Déjà, l’immense (dans tous les sens) Joe Spinnel a été remplacé par le chétif Elijah Wood. On passe donc de la brute épaisse (qui s’amourachait d’une femme clairement au-delà de ses possibilités) à un serial killer plus proche de Norman Bates, tout en bestialité contenue. La ou le film de William Lustiq s’intéressait surtout à la violence, celui de Frank Khalfoun essaye de nous expliquer un peu plus les envies malsaines de Frank Zito. Vous avez du vous en rendre compte en regardant la bande annonce, le film est tourné en vue subjective (aka en vue à la première personne), procédé plutôt assez peu usité, il apporte ici une dimension angoissante supplémentaire.

Si dès le début le ton est donné en terme d’ambiance (et de sang), une fois passé cela, on s’intéresse assez rapidement au personnage de Frank Zito, on en finirait presque par le plaindre, tant il est surtout le résultat de son passé. Elijah Wood campe le serial killer avec brio, ce qui limite inquiétant ! En ce qui concerne le reste de l’emballage, la musique et les décors, rien à dire… Rob (le batteur du groupe Phoenix) livre une copie parfaite, qui soutient bien l’action sans tomber dans le cliché du film d’horreur. Et la ville de Los Angeles (que je connais assez bien) est un cadre décrépi (surtout downtown hein) parfait pour la petite entreprise de Frank Zito, mais également pour l’héroïne, qui se rêve artiste. Le rôle de Nora Arnezeder est parfaitement écrit, car la aussi, on évite le cliché de film d’horreur classique, de la petite fille blonde qui hurle en permanence…

Je vous conseille d’aller voir ce film, si le genre vous intéresse… Il sort chez nous le 2 janvier 2013. Evidemment, âmes sensibles s’abstenir, car cela reste assez angoissant et violent par moment.

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Critique Ciné – L’Odyssée de Pi, Un tigre nommé Richard Parker

Depuis 2009, la 3D stéréoscopique est partout au cinéma… Souvent pour de mauvaises raisons, pour justifier une augmentation du prix du billet, ou simplement pour rendre spectaculaire des films sans grand intérêt. Ce que James Cameron voulait, à savoir faire de la 3D un élément de narration n’a pas vraiment réussi. Pour autant, c’est un procédé jeune, qui devrait continuer à faire partie de nos vies de spectateurs. Mais après la folie des premières années, on arrive à un statut quo relatif. Les films d’animations surtout continuent massivement d’utiliser le procédé, tout en restant regardable sans celui-ci.

Si la 3D doit devenir un élément de la narration, un vrai support à l’histoire, elle doit être exceptionnelle. Elle doit être nécessaire, et justifiée dans son utilisation par un besoin identifié lors de l’écriture du scénario. Elle doit du coup être indispensable pour apprécier l’histoire racontée dans son ensemble. C’est un peu cela que l’on retrouve dans le dernier film d’Ang Lee.

L’Odyssée de Pi est tiré du bestseller « L’histoire de Pi » de Yann Martel, en voici le synopsis :

Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul, ou presque… Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.

L’Odyssée de Pi est certainement un des films les plus immersifs qu’il m’ait été donné de voir, on regarde le passage à l’âge adulte de Piscine Molitor Patel (Pi Patel pour les intimes) comme si on participait à l’aventure. On retrouve ici un des thèmes qu’Ang Lee affectionne, mais on retrouve aussi les questionnements sur l’identité. Sur sa place dans le monde. Le jeune Suraj Sharma a lui non seulement su rendre physiquement les changements de son personnage, mais est crédible dans sa recherche de croyance. Car après tout, c’est presque cela le vrai sujet du film… Comment croire ? Ce voyage onirique, qui transfigure la réalité du drame que le jeune indien a vécu est peut-être l’explication qu’il faut… Bref, je ne saurais aller plus loin sans dévoiler de secret sur le scénario.

La photo du film est très réussie même si les images de synthèses sont parfois peu crédibles, la faute à un budget grandement impacté par les coûts techniques engendrés par la 3D. Cette 3D justement, qui est tout simplement indispensable, pour rendre cette histoire réellement magique, digne d’un rêve, mais aussi plus crédible par moment. C’est la première fois en tout cas (même si Avatar avait montré la voie) que je la trouve nécessaire à ce point.

Je conseille donc ce film, qui je le rappelle sera en salle chez nous le 19 décembre. Et pour une fois, j’impose la 3D, car sans cette dernière le film risque de manquer cruellement de punch. Et les passages un peu faillible niveau image de synthèse risque d’être encore plus visible.

A la fin de la projection, nous avons eu la chance d’assister à une Master Class d’Ang Lee, dont je vous livre les questions les plus pertinentes (selon moi) dans la suite !

Continue…

L’affiche du reboot d’Evil Dead sort de terre

Les trois Evil Dead de Sam Raimi sont tous très différents… Du coup, voir que les producteurs orignaux tentent le coup du reboot peut paraître surprenant, surtout sans que Sam Raimi soit aux commandes !

Il faudra de toute façon attendre Avril 2013 (le 12 aux US) pour voir si cela valait le coup de sortir de terre ce grand ancien du genre… Le casting du film de Fede Alvarez est pour le moment constitué de Jane Levy, Shiloh Fernandez, Lou Taylor Pucci, Jessica Lucas et Elizabeth Blackmore. (je vous laisse jouer avec Bing/Google pour retrouver ces gens la !).

Le pitch est “très” proche de celui du premier film de Raimi :

En proie à des problèmes d’alcool, Mia se rend dans une cabane isolée dans les bois, en compagnie de son frère et d’un groupe d’amis. Sur place, la découverte d’un mystérieux “Livre des Morts” les plonge dans l’horreur.

Critique Ciné – Les Mondes de Ralph, 8bits for everyone ?

La semaine dernière, dans le cadre du Club 300 Allociné, j’ai eu le plaisir de découvrir en avant-première le nouveau Disney (non Pixar), réalisé par Rich Moore. Voici le Synopsis :

Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d’une chose, être aimé de tous… Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de course, fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous… Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser… et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros… Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?

Pour moi, qui suis tout de même un old school gamer, le pitch paraissait d’ors et déjà intéressant. En sortant du film, l’impression reste bonne. Ce nouveau Disney ne manque pas de rythme, ni d’humour…Si les clins d’œil aux antiques salles d’arcades (et à leurs jeux fétiches) ne parleront par forcément à tous le monde (les jeunes américains, qui disposent toujours d’un nombre de salles conséquents ne devraient pas avoir de soucis). Il faut avouer que le tout emballe plutôt joliment une histoire plutôt classique chez Disney. On a ici un anti héros, qui joue le rôle d’un méchant dans sa borne d’arcade, qui rêve de devenir un vrai héros. Et la traditionnelle princesse sera au rendez-vous également ! C’est simpliste, mais cela fonctionne, même auprès d’un public plus adulte.  L’habillage 8bit et old school peut par contre laisser sur le carreau pas mal de spectateurs, qui n’aurait pas la (sous) culture nécessaire… (Sous étant ici utilisés dans son sens américain, sub-culture). Le plus réussi selon moi, reste la manière dont le film dépeint la vie ordinaire (aka en dehors des heures d’ouvertures de la salle d’arcade) des héros des bornes d’arcade, qui passent d’un jeu à l’autre pour changer de cadre. J’y ai personnellement vu également une vraie réflexion sur le devenir des jeux une fois l’effet de « mode » passé. La disparition d’une vraie expression artistique, juste parce qu’on ne juge pas encore la création de jeu vidéo comme un véritable art.

S’il y a toujours une chose bien travaillé chez Disney, ce sont les méchants. Pour le coup, on a affaire à un méchant relativement retors. Sans vouloir dévoiler quoique ce soit de l’intrigue, je dirais simplement qu’il vous surprendra ! Il risque par contre de faire un peu peur aux plus jeunes spectateurs.Au niveau réalisation, Rich Moore ne prend pas vraiment de risques. Ici encore, c’est très classique, et on aurait apprécié peut être un peu plus de folies, surtout de la part d’un homme qui a travaillé sur de nombreux épisodes de Simpsons.

J’ai donc passé un très bon moment devant ce qui sera donc le Disney de noël. Les clins d’œil m’ont évidemment bien plu (surtout Q*bert !). La musique de Thomas Newman ne gâche rien non plus. Pour info, j’ai vu ce film en 2D et en VO, je ne saurais donc présager de la qualité de « l’effet 3D » ni du doublage français (généralement plutôt bon chez Disney).

Critique Ciné – Des hommes sans loi, Redneck Rampage ?

Dans le cadre du Club 300 Allociné, j’ai pu voir en avant première le film “Des hommes sans loi” de John Hillcoat. Voici le synopsis :

1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.

Ce nouveau film de John Hillcoat (Son dernier était l’adaptation du roman de Cormac McCarthy, La route) n’existe que par la présence de deux acteurs. J’oublie volontairement Gary Oldman, qui n’est ici que comme une sorte de cadeau bonus. Non, je vous parle de
Shia LaBeouf et de Tom Hardy. Ce dernier interprétant ici un chef de famille bien redneck, et le premier le plus jeune membre de la fratrie. À travers une énième histoire (vraie pour le coup) de la prohibition, le réalisateur essaye avec plus ou moins de bonheur de nous faire croire en une légende… Véritable point central de l’histoire, cette légende concerne la capacité de la petite famille à traverser les épreuves. Illustrée ici par l’incapacité que les différents “méchants” de l’histoire ont de réussir à tuer le personnage de Tom Hardy. Ce dernier à bien réussi à capter son personnage de redneck, et le renforce d’ailleurs avec un accent à couper au couteau et moults onomatopées. Il aura d’ailleurs droit à une petite amourette avec un des personnages les plus sous exploités du film, une ancienne stripteaseuse de Chicago venue chercher du “calme” dans la campagne.

Vous avez du noter mon “méchants” entre guillemets. Il ne faut tout de même pas oublier que nos héros, pour sympathique qu’ils peuvent paraître derrière leurs manières rustres, n’en sont pas moins des malfrats, distillant sans vergogne un tord boyaux plus ou moins ragoûtant. Leur résistance à la loi donne son titre au film. Le personnage de Shiah LaBeouf est nettement moins épais, il est ici de nouveau cantonné au rôle de l’ado qui voudrait bien qu’on le respecte pour ce qu’il est… À savoir dans le cas présent un membre à part entière de sa famille de malfrats. Il aura lui aussi son amourette, avec la fille d’un pasteur local qui ne l’entendra bien sur pas de cette oreille. Il est crédible ici, et il est nettement meilleur que dans ses précédentes “œuvres“.

Je ne vois pas quoi ajouter de plus sur ce film. L’univers de la prohibition en proche campagne de Chicago est certes plutôt bien rendu, et les personnages (surtout celui de Tom Hardy) sont hauts et en couleurs… Pour autant, si quelques scènes peuvent faire sourire, on s’ennuie souvent, et on ne comprend pas toujours la finalité de certains passages particulièrement violents. Dans le cadre du Club 300 Allocine, j’ai tout de même voté “Bien” car le film se tient relativement bien, et malgré quelques longueurs, on passe un bon moment.