Critique Ciné – Des hommes sans loi, Redneck Rampage ?

Dans le cadre du Club 300 Allociné, j’ai pu voir en avant première le film “Des hommes sans loi” de John Hillcoat. Voici le synopsis :

1931. Au cœur de l’Amérique en pleine Prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires : Jack, le plus jeune, ambitieux et impulsif, veut transformer la petite affaire familiale en trafic d’envergure. Il rêve de beaux costumes, d’armes, et espère impressionner la sublime Bertha… Howard, le cadet, est le bagarreur de la famille. Loyal, son bon sens se dissout régulièrement dans l’alcool qu’il ne sait pas refuser… Forrest, l’aîné, fait figure de chef et reste déterminé à protéger sa famille des nouvelles règles qu’impose un nouveau monde économique. Lorsque Maggie débarque fuyant Chicago, il la prend aussi sous sa protection. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.

Ce nouveau film de John Hillcoat (Son dernier était l’adaptation du roman de Cormac McCarthy, La route) n’existe que par la présence de deux acteurs. J’oublie volontairement Gary Oldman, qui n’est ici que comme une sorte de cadeau bonus. Non, je vous parle de
Shia LaBeouf et de Tom Hardy. Ce dernier interprétant ici un chef de famille bien redneck, et le premier le plus jeune membre de la fratrie. À travers une énième histoire (vraie pour le coup) de la prohibition, le réalisateur essaye avec plus ou moins de bonheur de nous faire croire en une légende… Véritable point central de l’histoire, cette légende concerne la capacité de la petite famille à traverser les épreuves. Illustrée ici par l’incapacité que les différents “méchants” de l’histoire ont de réussir à tuer le personnage de Tom Hardy. Ce dernier à bien réussi à capter son personnage de redneck, et le renforce d’ailleurs avec un accent à couper au couteau et moults onomatopées. Il aura d’ailleurs droit à une petite amourette avec un des personnages les plus sous exploités du film, une ancienne stripteaseuse de Chicago venue chercher du “calme” dans la campagne.

Vous avez du noter mon “méchants” entre guillemets. Il ne faut tout de même pas oublier que nos héros, pour sympathique qu’ils peuvent paraître derrière leurs manières rustres, n’en sont pas moins des malfrats, distillant sans vergogne un tord boyaux plus ou moins ragoûtant. Leur résistance à la loi donne son titre au film. Le personnage de Shiah LaBeouf est nettement moins épais, il est ici de nouveau cantonné au rôle de l’ado qui voudrait bien qu’on le respecte pour ce qu’il est… À savoir dans le cas présent un membre à part entière de sa famille de malfrats. Il aura lui aussi son amourette, avec la fille d’un pasteur local qui ne l’entendra bien sur pas de cette oreille. Il est crédible ici, et il est nettement meilleur que dans ses précédentes “œuvres“.

Je ne vois pas quoi ajouter de plus sur ce film. L’univers de la prohibition en proche campagne de Chicago est certes plutôt bien rendu, et les personnages (surtout celui de Tom Hardy) sont hauts et en couleurs… Pour autant, si quelques scènes peuvent faire sourire, on s’ennuie souvent, et on ne comprend pas toujours la finalité de certains passages particulièrement violents. Dans le cadre du Club 300 Allocine, j’ai tout de même voté “Bien” car le film se tient relativement bien, et malgré quelques longueurs, on passe un bon moment.