Critique Ciné – Rebelle, Une rouquine au pays des scottish

Pixar est, comme vous le savez surement, une référence en matière d’animation. Evidemment, comme beaucoup, après le rachat par Disney, j’avais mes doutes… Comme par exemple de voir surgir une foule de suites sans saveurs. Pour le coup, ce n’est pour le moment pas le cas ! En attendant, nous voici avec une nouveauté, une histoire « originale ». Rebelle (Brave en version originale). On attaque avec le synopsis :

Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Ecosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle est la seule fille au monde à ne pas vouloir devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu bien malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.

Bon, autant être clair de suite, ce n’est pas le meilleur Pixar. Il se place agréablement dans le Panthéon des films Pixar, pour moi au-dessus de Cars, mais clairement en dessous des autres productions Lassetter. Il s’agit d’ailleurs du premier film Pixar à avoir une femme comme personnage principal. Sans vouloir spoiler le thème du passage à l’âge adulte, et des responsabilités qui s’y rattache est encore au centre de ce Pixar ci. L’action est malgré tout omniprésente, et la musique celte et gaélique utilisée dans le film rythme tout ceci de la plus belle des manières. A défaut de m’identifier au personnage principal (en même temps, une jeune femme rousse et écossaise j’aurais eu du mal !), on prend plaisir à la voir se dépatouiller des situations dans lesquelles, comme souvent, elle s’est mise elle-même.

Le film tire aussi sa force d’une réalisation sans faille, et d’une musique signée Patrick Doyle, originaire lui aussi d’Écosse. La réalisation, toujours impeccable se ressent surtout dans les cheveux très « Rebelle » de Merida, l’héroïne du film. C’est la première fois que Pixar traite ce challenge, les précédentes héroïnes des studios ayant toujours eu les cheveux lisses. C’est d’ailleurs très réussi ! On retrouve ici la fameuse maxime de John Lasseter : “L’art défie la technologie. La technologie inspire l’art”.

Ce film ne détrône pas dans mon cœur mes Pixar préférés, mais il est nettement meilleur (toujours selon moi) que Up ou encore Cars (1 et 2).

Ce que j’ai aimé :
+ Encore une fois, une merveille pour le regard
+ La VO, sublime, avec de beaux accents écossais
+ Une histoire simple, mais profonde

Ce que je n’ai pas aimé :
– Scénario un peu court

Critique Ciné – Radiostars, Roadtrip sur les ondes

[dropcap]D[/dropcap]ans la jungle des comédies françaises, il est parfois compliqué de tirer son épingle du jeu. Romain Levy s’y essaye dans Radiostars que j’ai eu la chance de voir dans le cadre du Club 300 Allociné cette semaine. On attaque avec le synopsis :

En plein échec professionnel et sentimental, Ben, qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex, présentateur-vedette du Breakfast-club, le Morning star de la radio. Avec Cyril, un quadra mal assumé, et Arnold, le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Très vite Ben est engagé : Il écrira pour eux. Alors qu’il a à peine rejoint l’équipe, un raz de marée frappe de plein fouet la station : l’audience du breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public. Pour ces Parisiens arrogants, de ce road trip radiophonique naîtra un véritable parcours initiatique qui bousculera leurs certitudes.

Une fois n’est pas coutume, je n’avais pas vu la bande annonce de ce film avant de le découvrir lors de la projection. J’ai du coup particulièrement apprécié la fraicheur du casting (même si Clovis Cornillac et Manu Payet sont les portes drapeaux) et les myriades de bonnes idées déployées dans ce film. On a clairement affaire à un film de bande qui reprend à la lettre le format du Road Trip. On s’attache vite à notre anti-héros, et même si la fin est cousue de fil blanc, la progression réserve suffisamment de surprise pour que ce soit prenant. Mais au-delà du traitement le film traite également d’une manière de faire la radio, qui reste d’ailleurs toujours en vigueur chez nous, avec les animateurs stars de nos morning et leurs faire valoir plus ou moins stable. Clovis Cornillac, dont c’est le premier film de bande d’ailleurs y est excellent, il n’en ni trop, ni trop peu, et le jeu de l’équipe s’en retrouve renforcé. Manu Payet est lui relativement fidèle à lui-même, et si son personnage manque clairement d’épaisseur par rapport au personnage principal, il le compense par un vrai plaisir de jouer ce rôle qu’il a tenu dans la vraie vie avant de devenir comédien.

Romain Lévy livre un roadtrip sur la radio solide et bien documenté, le tout soutenu par une bande d’acteurs (connus et moins connus) plutôt sympathique. Les personnages sont hauts et en couleurs (pas tous mais presque) et attachants. Une très bonne comédie française, qui utilise certes des ressorts de la comédie américaine, mais qui sait retomber sur ses pieds. Ah oui, si vous avez vu et aimé « Almost Famous » de Cameron Crowe vous devriez apprécier Radiostars !

Ce que j’ai aimé :
+ Pas une comédie française “de base”
+ L’ambiance de bande en road trip plutôt réussi

Ce que je n’ai pas aimé :
– Certains personnages sont moins bien travaillés que d’autres

Critique Ciné – La taupe, C’est quoi ce Cirque ?

[dropcap]L[/dropcap]a semaine dernière, dans le cadre du Club 300, j’ai eu le privilège de découvrir en avant-première le film « Tinker Tailor Soldier Spy » (Titre français : La Taupe). Tiré du roman éponyme de John le Carré publié en 1974, il remet en avant le personnage de George Smiley, antithèse discrète et complexe de James Bond. Avant d’en dire plus, on attaque avec le synopsis :

1973. La guerre froide empoisonne toujours les relations internationales. Les services secrets britanniques sont, comme ceux des autres pays, en alerte maximum. Suite à une mission ratée en Hongrie, le patron du MI6 se retrouve sur la touche avec son fidèle lieutenant, George Smiley.
Pourtant, Smiley est bientôt secrètement réengagé sur l’injonction du gouvernement, qui craint que le service n’ait été infiltré par un agent double soviétique. Epaulé par le jeune agent Peter Guillam, Smiley tente de débusquer la taupe, mais il est bientôt rattrapé par ses anciens liens avec un redoutable espion russe, Karla. Alors que l’identité de la taupe reste une énigme, Ricki Tarr, un agent de terrain en mission d’infiltration en Turquie, tombe amoureux d’une femme mariée, Irina, qui prétend posséder des informations cruciales. Parallèlement, Smiley apprend que son ancien chef a réduit la liste des suspects à cinq noms : l’ambitieux Percy Alleline, Bill Haydon, le charmeur, Roy Bland, qui jusqu’ici, a toujours fait preuve de loyauté, le très zélé Toby Esterhase… et Smiley lui-même.
Dans un climat de suspicion, de manipulation et de chasse à l’homme, tous se retrouvent à jouer un jeu dangereux qui peut leur coûter la vie et précipiter le monde dans le chaos. Les réponses se cachent au-delà des limites de chacun…

Il ne s’agit clairement pas d’un film d’espionnage comme le cinéma américain nous en délivre souvent. Ici pas d’action hollywoodienne, c’est sérieux… Très sérieux ! Trop ? Peut-être pour votre goût, malgré tout le film arrive à souligner ce qui avait fait du roman de Le Carré une référence à l’époque, à savoir une ambiance délétère et sans aucune morale. Pour le coup, je ne m’estime pas être un expert en espionnage, mais je pense que nous sommes très proches ici de la réalité. Gary Oldman est très bon bien évidemment dans ce rôle d’espion à l’ancienne, les autres acteurs sont également très bien. A noté la participation de l’acteur anglais Benedict Cumberbatch que certains d’entre vous ont déjà dû voir (et apprécié) dans Sherlock (la série de la BBC qui transpose les aventure de Sherlock Holmes à notre époque).

Tomas Alfredson apporte une esthétique froide et austère toute scandinave à un film d’espionnage sérieux et réaliste et diablement intelligent. C’est un portrait presqu’humain de personnages qui souvent s’engagent dans des actions inhumaines. Le film est du coup très dense, et pesant. Il vous demandera une attention constante pendant près de 2h. Rien de surprenant que ce soit long, car l’adaptation télévisuelle de la BBC durait tout de même 7 heures. Il faut d’ailleurs savoir qu’Alfredson entend adapté également dans un futur relativement proche une autre des aventures de George Smiley nommée Smiley’s People (Les gens de Smiley).

Je conseille évidemment ce film aux fans de films d’espionnage réaliste. Pour les autres, cela ne sert à rien, vous risquez de trouver tout cela bien trop long/lent.

Ce que j’ai aimé :
+ Gary Oldman, décidément doué en tout
+ Une ambiance pesante bien présente

Ce que je n’ai pas aimé :
– Un peu long par moment

 

Critique Ciné – Detachment, L’esprit rebelle des poètes disparus

Contrairement à ce que l’on peut penser, on ne vois pas que des films léger dans le cadre du Club 300. Prenez par exemple Detachment, que j’ai eu l’occasion de voir il y a quelques temps déjà. Ce n’est clairement pas un film léger ! Bon, sans plus attendre, on attaque, avec, comme d’habitude ici, le synopsis :

Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement…

L’enseignement a toujours été un sujet de cœur pour le cinéma, et ce film si s’intercale (à sa manière bien entendu) relativement bien entre Esprits Rebelles et Entre les murs. Le propos est différent, et raconte le travail sur soi que le personnage d’Adrian Brody doit accomplir pour réussir à ce « détacher » de la rage qui est autour de lui (dans le monde et dans sa classe) pour y survivre, et surtout réussir à véhiculer un semblant de cours à sa classe. Le tout est servi par un traitement parfois ultra réaliste qui évite au réalisateur de tomber dans le documentaire pur et simple.

Tony Kaye (le réalisateur) non seulement analyse d’une manière critique la société américaine (déjà écorchée dans American History X et Lake of Fire) mais souligne également l’importance de la famille à ses yeux. Véritable brulot contre une certaine Amérique, le film reste assez dur et est même parfois assez gênant. Pour autant la palette d’émotion est très large et on se prend à rire parfois et à sourire souvent.

Je recommande évidemment ce film, même si je doute qu’il rencontrera le succès qu’il mérite dans nos salles. Ce petit bijou est un pur moment de poésie et est un film de cinéma comme on en voit que très peu de nos jours. Et il se paye en plus le luxe d’être une véritable réflexion sur le beau métier (bien que très complexe) de professeurs.

Ce que j’ai aimé :
+ Adrian Brody, toujours aussi juste
+ Le regard sans concession sur une Amérique à la dérive

Ce que je n’ai pas aimé :
– Quelques longueurs

Critique Ciné – The Smurfs (Les Schtroumpfs), La Schtroumpfette fait les soldes à New York

Si la perspective de voir les Schtroumpfs se balader au milieu de New York peut sembler risible du premier abord, il faut tout de même avouer qu’une adaptation en film Live d’une des aventures originelles des petits héros bleus aurait flirté avec le ridicule…

Je vous laisse découvrir le synopsis, qui n’a rien de très surprenant, mais bon, cela plante le décor :

Chassés de leur village par Gargamel, le méchant sorcier, les Schtroumpfs se retrouvent au beau milieu de Central Park à travers un portail magique.

Bon, c’est effectivement un peu court. M’enfin, les Schtroumpfs c’est pas non plus des scénarios très compliqués, donc cela suffit bien. Je donne une bonne note à l’acteur qui joue Gargamel, car on sent qu’il prend son pied à être aussi stupide et vil que son alter-ego de la bande dessiné. L’univers est certes transposé à New York, mais tout ceci reste cohérent avec celui créé par Peyo. On n’a évidemment pas droit à la totalité du village pendant tout le film hein. On a une fine équipe composée des Schtroumpfs les plus porteurs, à savoir le grand Schtroumpf, la Schtroumpfette, le Sctroumpf à lunette, le Schtroumpf Grognon le Schtroumpf Maladroit et le Schtroumpf courageux (ou Schtroumpf Ecossais). J’ai trouvé d’ailleurs le rendu des Schtroumpfs vraiment bien travaillé, avec ce qu’il faut de détail pour les rendres crédibles dans notre monde. Sympa également qu’à chaque fois que nos héros squattent un taxi, il y ait une pub pour quelque chose de bleu ! (Le Blue Man Group d’abord, le Blu-ray ensuite…) La conversion 3D n’est ici pas d’une grande utilité, mais bon, ce n’est pas non plus un handicap, à part pour ceux qui sont profondément réfractaire à la chose.

Beaucoup de clins d’œil, un peu de cabotinage de la part des acteurs, et une histoire gentille et toute simple, qui ravira les petits, comme les grands. Je suis ressorti de ce film avec le sourire, et c’est déjà çà ! Si vous avez des enfants, je ne saurais que trop vous le conseiller. Si vous n’avez pas d’enfant, mais que comme moi, vous avez gardé une âme de gosse et une pensée plus qu’émue pour votre collection de petits personnages bleus, cela devrait également vous plaire. Vous n’aurez qu’une envie ensuite, que votre vie soit Schtroumpfée aussi !

Ce que j’ai aimé :
+ C’est les Schtroumpfs !!!
+ Le rendu des Schtroumpfs… “Réaliste”

Ce que je n’ai pas aimé :
– Le chat, Azräel, plus que moyennement animé…

Critique Ciné – Rise of The Planet of The Apes, Qui a peur du grand méchant Andy Sirkis ?

Une histoire de Singe qui en Singe une autre… Cela a de quoi laisser rèveur… Durant mon après midi ciné marathon de ce dimanche de mi août, j’ai vu ce qui ce veut être le prequel d’un éventuel re-reboot de “La planète des singes”. Il a le mérite de lever le voile sur une partie non expliquée dans les romans d’origine… Je ne dévoilerais rien de plus que ce que vous pouvez déjà lire du synopsis sur le site d’Allociné :

Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’homme dans un combat spectaculaire.

Ne vous attendez toutefois pas à une guerre ouverte entre des singes intelligents et une race humaine aux abois… J’imagine que nous ne verrons cela que dans la suite !

Côté performance d’acteur, James Franco est assez bon, les autres acteurs sont plutôt effacés. Après avoir été un être malmené par un anneau bien trop puissant, et avoir titillé du très grand singe, Andy Sirkis a repris ici le chemin de la salle de Motion Capture pour s’insérer dans la peau du singe Caesar. Si la performance est louable, elle ne sauve pas de l’incohérence une histoire un peu trop calibrée pour son temps d’apparition à l’écran.

Bref, le film n’est pas mauvais, et restera un bon divertissement de fin d’été, ce qu’il était de toute façon fait pour être !

Ce que j’ai aimé :
+ La progression du personnage de César, très bien rendue.
+ Les clins d’oeils aux autres films…

Ce que je n’ai pas aimé :
– Une histoire qui manque un peu de cohérence