Critique Ciné – Cloud Atlas, Cloudy, with a chance of WTF

Après un passage relativement rapide dans les salles obscures américaines, le dernier nés des Wachowski (Lana et Andy, accompagné ici de Tom Tykwer) arrive « enfin » en France. Annoncé comme une révolution par la production, qu’en est-il vraiment de ce pseudo film de SF plus ou moins choral ? On en cause après le synopsis :

À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié.

J’ai lu beaucoup de choses concernant ce film, mais assez peu proche de ce que j’ai ressenti en sortant de la salle après l’avant-première organisée par le distributeur et Allociné. Bien sûr, j’avais déjà compris que c’était un fil maudit. Les Wachowski ayant eu du mal à trouver le budget pour ce film, basé sur un roman renommé inadaptable. Pour autant d’autres ont déjà réussi cet exploit. Malheureusement pour ce Cloud Atlas, le seul exploit qu’il a réussi à mes yeux, c’est d’être instantanément ennuyeux. On pourrait sans doute imputer cet exploit aux très mauvais niveaux des acteurs sur ce film, comme si eux aussi, n’avait pas compris son but. Mais c’est certainement l’écriture qui pèche, les personnages n’étant que très rarement suffisamment intéressants pour que j’arrive à m’y attacher. Peut être à l’exception du personnage anglais joué par Jim Broadbent, dont l’histoire m’a au moins fait sourire.

L’histoire en elle-même est dans le plus pur style SF bas de gamme, avec en exergue que notre évolution en temps qu’espèce n’est qu’une succession de manières (plus ou moins perfectionnées) d’avilir notre prochain (ou nos créations). Ce propos simpliste se retrouve donc compliqué par un mixage de scènes racontant les mêmes choses en rythme… On passe d’une phase sur l’amour, à une phase sur l’exploitation, puis une autre sur la rébellion, etc.) Cela s’enchaine de la pire des manières, souvent bien trop vite, et du coup on est assez vite laissé sur le carreau. Surtout que toutes les époques ne servent pas toujours le propos de la même manière. Parfois même elles paraissent inutiles… La faute certainement au partage des dites scènes entre les trois réalisateurs, qui rend la chose plus que bancale d’un point de vue narratif.

Visuellement, plusieurs époques sont intéressantes. Le Néo Séoul du futur est particulièrement réussie. D’une manière générale, chaque époque est retranscrit visuellement (mais aussi au niveau de l’ambiance) de la meilleure des manières. Autre aspect positif, comme les acteurs jouent plusieurs rôles, on prend rapidement un malin plaisir a essayer de les retrouver dans chaque époques (c’est ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout d’ailleurs). Malgré tout, rien ne rattrape l’histoire navrante qui nous est contée… Rien qui ne mérite vraiment d’investir 2h50 de votre temps.

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