Critique Ciné – Happiness Therapy, Qui est le plus fou des deux ?

Nous sommes tous malades, disait Stephen King… Le nouveau film de David O. Russel (à qui l’on doit par exemple Les rois du désert, I love Huckabees et Fighter), Happiness Therapy lui aussi est un peu fou… Doté d’un casting “AAA” comprenant un Bradley Cooper très en forme, une Jennifer Lawrence sans son arc mais avec d’autres atouts, le tout boosté avec un Robert De Niro plus que surprenant.

On attaque ? Voici déjà le synopsis :
La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

On n’est guère surpris par le film de David O. Russel, celui-ci embrassant et usant avec bonheur des codes du Feel Good Movie sans en bouger d’un iota. Pour autant, on s’attache rapidement à tous ses personnages qui n’ont pas été gâté par la vie. On peut regretter que tout soit aussi propre, et que les débordements verbaux restent dans le camp de la comédie, l’âpreté de The Fighter peut manquer. Bradley Cooper est néanmoins surprenant dans son interprétation d’un homme clairement à côté de la vie. De sa rencontre avec une autre âme esseulée, naîtra un couple par trop évident. Pour autant on se laisse facilement emmené par la narration. J’ai trouvé que la présence de Robert de Niro apportait un réel plus pour expliquer ce qui ce passe dans la tête du héros. Chris Tucker lui est anecdotique, il n’est là que pour nous rappeler d’où vient le héros. Sa folie, permanente, permet malgré tout de bien noter les améliorations que le héros subi au fur et à mesure du film.

Prenons le film pour ce qu’il est, à savoir un film destiné au plus grand monde. Hollywood sait si bien le faire, nous vendre une vie mielleuse, dans laquelle les aléas sont comblés par des moments de bonheur intense, le tout revenant à l’équilibre tout seul. Pourtant, il en existe des personnes abîmées par la vie, la vraie vie. Mais nos deux héros, aussi bon acteurs qu’ils soient ne font qu’effleurer cette réalité que de bien trop loin. Tout cela fleure bon la guimauve et le pop-corn bon marché… On ne se remet pas, surtout pas avec une danse, d’un séjour en hôpital psychiatrique. David O. Russel transforme une véritable douleur en comique de situation… J’en attendais un peu plus de lui.

Ne vous méprenez pas, le film est bien, et les acteurs présents sont parfaits dans leurs rôles. C’est une bonne comédie romantique, avec un petit grain de folie, qui semble avoir touché tous les membres du casting.

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