La vie d’Andreï – La conscription, Part 2

En rentrant dans l’immeuble flambant neuf de la Conscription, je ne m’attendais certainement pas à m’y sentir chez moi… Surtout que j’y rentrais sous un nom d’emprunt (un passant qui avait eu le mérite de laisser dépasser son portefeuille de sa poche). Et pourtant, j’avais l’impression d’avoir déjà vécu ce qui m’arrivait. La queue interminable jusqu’au guichet, les ordres aboyés par le responsable dudit guichet… Et même la visite médicale collégiale et complètement humiliante à plus de douze dans la même pièce. Je m’acquittais de tout le cérémonial pseudo militaire de bonne grâce. Obéir n’est pas réellement un problème pour moi, même si dans ma spécialité, on préfère souvent prendre une grande partie de ses décisions par soi-même. Mon silence sembla plaire au responsable des lieux, un sergent instructeur du nom de Xylaos, originaire, selon ses dires, de la plus belle planète du Dominion. Une fois les formalités médicales terminées, mon nom d’emprunt gentiment doté d’un matricule (Lucius Stavoy_ Nusian World n°24 _ Matricule n° 67834 -> ASNW2467834) je pus rejoindre mes futurs camarades militaires dans la navette qui attendait sur le toit du bâtiment.

Au moment du décollage, je ne ressentis pas particulièrement de peine à quitter un monde que je n’avais pas réellement parcouru. Pourtant, la vue de la ville s’éloignant rapidement derrière nous me rendit nostalgique, après tout, je n’étais pas vraiment sûr de revoir un jour ma planète natale. On raconte tout un tas de chose sur les zones de conflit où sont déployés les forces de pacification du Dominion. Et je savais pertinemment qu’après une période de casernement plutôt courte j’allais me retrouver sur une planète inconnue à livrer une bataille qui me semblerait bien étrange. Mon objectif premier, quitté Traond, étant désormais accompli, il est temps pour moi de chercher ma porte de sortie.

Lucius Stavoy devrait donc rapidement mourir sur un champ de bataille quelconque, afin qu’Andreï puisse démarrer une nouvelle vie sur un nouveau monde.

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La vie d’Andreï – La conscription, Part 1

Cela fait plus d’un mois que je courre dans toute la ville. De planque en ruelles sordides, je cherche chaque jour ce qui me permettra de tenir. Qui m’a vendu ? Je ne le saurais certainement jamais. Et bien entendu, maintenant que c’est moi la proie, je n’ai plus accès à aucune de mes possessions. Évidemment j’ai dû me débarrasser de quelques-uns de mes poursuivants de manière expéditive, ce qui a augmenté ma valeur marchande aux yeux des chasseurs de primes de Traond. Me voilà donc, assis dans une tenue qui de près comme de loin dois ressembler à un tas d’ordure vaguement taillé en forme de manteau d’ouvrier de la ville, devant le seul bâtiment moderne de la ville basse. Après un mois, je n’ai d’ors et déjà plus réellement le choix.

Je dois fuir Traond, et par la même, la planète. Je suis donc devant le bâtiment de la Conscription.
Peut-être est-ce le moment pour moi de vous parler de la Conscription.

Chaque planète ayant rejoint le Dominion doit donc répondre aux attentes de ses « Maitres ». Les Nusiens fournissent ce qu’il est prévu dans les conventions du Dominion, à savoir créer des universités pour faire progresser nos connaissances dans tous les domaines, mais également nous fournir l’équipement et les connaissances médicales nécessaires à l’éradication de nos maladies les plus mortelles. Ils ont évidemment conçu l’astroport de Traond, un magnifique disque flottant entièrement fait dans une matière inconnue sur notre planète. Mais non seulement nous devons répondre aux attentes des Nusiens, mais également à ceux du Dominion. Nous leur fournissons donc des matières issu de notre production locale, mais aussi différents minerais. Et en terme humain nous devons également fournir à la force de pacification du Dominion une participation substantielle. Non obligatoire, et basé uniquement sur le volontariat. Evidemment cela attire nombre de mes compatriotes, en grande partie car la vie de la famille que l’on laisse derrière en est grandement améliorée. Mais également car c’est un bon moyen de fuir la justice. L’engagement dans la force de pacification du Dominion est considéré par le Dominion, et par les planètes membres, comme un devoir civique si profond, que votre passé n’est rien comparé à celui-ci.

C’est cela la Conscription. Et c’est devant le bâtiment de la conscription que je me trouve, et c’est dans celui-là que je dois rentrer, si je veux échapper au destin qui m’attend sur cette planète…

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Quelques explications. Nécessaires !

On m’a demandé il y a peu dans un commentaires si les “Celui qui parle” ou “La vie d’Andreï” feraient un jour leur come-back sur ce site…

La réponse est oui, mais je dirais qu’il faut aussi un peu d’inspiration… Je rappelle le principe.

Les Celui qui parle sont une transcription d’une conversation (entre deux personnes ou plus) entendue lors de mes journées, c’est soit une vraie conversation, soit ce que je m’imagine que les gens pourraient se dire dans une situation donnée. Une exemple qui vient des archives :

Assis dans un parc, sur un banc pas si public que ça…

J: …si il y a bien un truc que je n’aime pas, c’est bien quand les gens parle trop fort…
F: Tu ne croîs pas qu’ils font certainement cela pour être entendus ? Ou encore pour imposer leurs point de vue ?
J: Quand bien même ce serait le cas… C’est intolérable !
F: Decidement tu ne supportes rien toi ! Quel manque de tolerance… Tu croie que cela n’arrive qu’a toi ?
J: Qu’est-ce que tu veux dire par la ?
F: Ben que pour certains, tu dois egalement être insupportable !
J: Je m’en fous… Ils n’ont qu’a me prendre comme je suis !
F: Et pourquoi tu ne ferais pas pareil ?
J: …

Donc oui ça vas revenir, mais en attendant je vous invite à farfouiller dans les archives, il y en a déjà 22 à lire…


Et pour ce qui est de La Vie d’Andreï c’est un tout petit peu plus complexe, puisque j’essaye de raconter une histoire, plutôt teintée de SF, et que la il faut du temps et pas mal d’inspiration, donc oui je vais m’y remettre, mais pour le moment j’essaye de construire mon histoire avant de l’écrire. Pour ceux que cela interresse vous pouvez retrouver les épisodes précédents par ici…

Voila, c’est tout pour aujourd’hui…

la vie d’Andreï – Traond, part 2

…du sang… du sang partout…

Je suis dans la nacelle, il n’y a pas grand monde vu l’heure tardive, cela devrait donc se passer rapidement. En me dirigeant vers les cabines privatives, et donc vers ma proie, je ne peux m’empêcher de jeter un œil par-dessus le bastingage, vers la ville. Vu d’ici on dirait presque que la ville s’étend à l’infini, mais on distingue au loin les lueurs du port spatial, et son cortège incessant d’arrivées et de départs… Je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter d’autres mondes, l’envie ne s’est jamais vraiment fait sentir, je suis curieux, comme tout un chacun de ce qui existe a l’extérieur… L’éternel besoin des hommes de voir ce qu’il y a au-delà de la montagne en quelque sorte. Mais hormis un séjour sur une plateforme militaire pour un contrat il y a quelques années, je n’ai jamais été plus loin.

Je suis à présent devant la porte menant au couloir des cabines privées, et je ne pense pas tomber sur qui que ce soit dans le couloir, de toute manière je porte les vêtements de la compagnie qui gère la flotte de dirigeable.

Après mon appui sur le sceau d’ouverture de la porte, je me retrouve presque au ralenti, je ressens que quelque chose vient d’exploser au dessous de nous, ou bien juste en dessous de moi, le dirigeable fait ce que l’on pourrait appelé une embardé, et je me retrouve au fond du couloir, je ne distingue plus grand-chose, mon premier réflexe est de sortir mon arme, et d’allumer la lampe qui y est accrochée… Le côté gauche du couloir n’est plus que flamme, et la porte de la cabine de ma cible est ouverte, une épaisse fumée s’en échappe. La chaleur est gênante, mais ne me bloque pas, hormis le bruit des flammes, il n’y a aucun bruit, je m’attends a entendre les sirènes des ptères de la garde de sécurité incendie d’ici peu. Je dois me servir de ce chaos pour terminer mon travail si tant est qu’il y est besoin de finir quelque chose. Me précipitant vers la porte de la cabine je me trouve nez à nez avec ce qui me semble être un homme, ma réflexion s’arrête là, car celui-ci me pousse violemment, et cours vers la sortie, ne pouvant le rattraper, et voulant en finir, je lâche un juron et je regarde dans la cabine…

Ma cible est morte, mais je ne m’attendais pas à cela, son sang macule la plupart des meubles de la pièce, et son corps est dans un angle qui n’est pas naturel. Les alarmes des ptères me débloque de ce spectacle macabre, et je me rappelle qu’il est tant de fuir, rangeant mon arme, je sors sur le pont. Deux ptères sont effectivement sur notre flan gauche, ils tentent d’éteindre le feu, je localise une partie de l’équipage qui se trouve sur bord droit du pont, je les rejoints donc, profitant de la cohue pour me glisser dans une des chaloupes de secours…

Une fois au sol, je m’extirpe sans problèmes du groupe, retire les vêtements de la compagnie, et me faufile, dans le chaos qu’a générer l’attentat, dans les ruelles du souk…

la vie d’Andreï, Ou suis je ?

En fait, tout a merdé… Je pensais que, comme d’habitude, tout allait se passer comme une gondole sur le fleuve Urbis (fleuve qui coupe en deux la ville, et qui sert majoritairement pour l’évacuation des eaux usées, mais également pour faire sortir de la ville toute cette eau qui tombe dessus… Cela fait le bonheur des pècheurs, des vendeurs de conditionneur d’éléments, mais également des politiciens, qui peuvent noyer (littéralement) leurs frais de fonctionnement gigantesque dans le maintien en état de la ville.
La ville de Traond est née de la rencontre de deux anciennes villes frontalières, qui depuis des lustres se faisaient la guerre ou en temps de paix gagnaient un argent fou en s’échangeant diverses denrées (alimentaires ou non). La dernière guerre entre les deux seuls états restant sur la planète avait fait tellement de mort, et de dégâts à l’écosystème que l’équilibre avait été rompu… Les océans sont chauds en permanence, et l’évaporation qui s’en suit, a créé ce temps lourd en permanence, qui passe de la bruine à la cataracte d’eau sans jamais s’arrêter.  Avant de vous raconter pourquoi tout a merdé, il serait peut être temps que je vous raconte un peu dans quel monde je vis.

La guerre opposait donc le royaume de Taran (ancienne Confédération unie du bloc nord, ou CUBN) au royaume de Serven (ancienne Union des états sudiste libre, ou UESL), le conflit avait duré tellement qu’a la fon on se demandait bien ce qui avait pu le provoquer, et c’est donc que tout naturellement, après s’être joyeusement mis sur la figure pendant presque 2 siècles les deux « états » décidèrent de mettre au fin au conflit. D’une part pour essayer de sauver ce qui pouvait être sauvé, et d’autre part pour enfin essayer de construire un avenir meilleur pour la planète. Le plus stupéfiant dans tout cela, c’est que personne n’aurait pu prévoir ce qui allait arriver par la suite.
L’évolution de notre race nous avait déjà permis d’aller nous promener dans notre environnement planétaire proche, la guerre nous avait fait abandonner les différentes colonies que nous avions pu installer. Les gouvernements des deux blocs avait préférer en finir avec leurs voisins avant de lever à nouveau les yeux vers le ciel… D’autres par contre, nous observait depuis la haut… Et la création d’un gouvernement unifié sur toute la planète nous avait, apparemment, permis d’accèder au droit sublime de devenir membre du Dominion…
Je ne sais pas grand-chose du Dominion, a part ce que j’ai pu en lire sur des manuels interactifs que l’on trouve partout dans Traond. Il s’agit d’une confédération de systèmes planétaire, qui compte 647 membres, dont 287 disposent d’une voix a l’Assemblée et un système planétaire dit « pupille ». 
Nous sommes donc membre non votant et pupille d’un peuple qui est censé nous tenir la main, et nous fournir ce qu’il nous manque tant politiquement que scientifiquement afin que nous apportions notre contribution au bon fonctionnement du Dominion et ainsi de suite…
Le peuple en question, ce sont les Nusiens, et si ils nous ont beaucoup donné depuis qu’ils sont ici, maintenant il semblerait qu’ils veulent beaucoup de nous…

la vie d’Andreï – Traond, part 1

D’aussi longtemps que je me rappelle, il pleut… Je crois bien que même avant ma naissance il devait pleuvoir comme il pleut aujourd’hui… Mais ça je ne peux pas vraiment le prouver, car personne n’a pu me le dire avec certitude.
Je me nomme Andreï, simplement Andreï, il semblerait qu’il y a longtemps ce genre de prénom était plutôt d’origine des pays de l’Est, mais à l’Est de quoi ? Je ne saurais le dire… Si je situe relativement bien l’Est, comme point cardinal, je ne crois pas qu’il y est de “pays” à proprement dit à l’Est de là où je me trouve actuellement. Bref ! Je me nomme Andreï donc, et j’ai 24 ans… Je ne sais pas où je suis né, et le premier souvenir que j’ai date d’il y 4 ans. L’endroit où je me trouvais alors s’appelle “le souk”, à mon réveil un homme était en train de parler de moi, il disait que “j’étais le premier qu’il voyait aussi bien conservé“, il ajoutait que “le prix est donné, mais pour toi, je te le fais à 500 crédits nusiens“. L’homme à qui il parlait, portait une tunique bleue qui avait dû être dans un passé très lointain un uniforme avec, jeté négligemment sur les épaules, un pardessus gorgé d’eau. C’est ce jour là que je fis la connaissance de Petrie.
J’aborderai les deux années que j’ai passé près de Petrie plus tard, mais on ne peut pas dire que ce fut une partie de plaisir… Parlons un peu du présent, je suis actuellement assis contre une porte cochère, dans une rue bondée du centre ville de Traond. Cette ville est la capitale de l’empire des deux continents, et compte approximativement un bon milliard d’habitants. Je suis donc assis, en face d’un de ces cafés rapido, comme on en trouve des dizaines de milliers en ville, et j’attends… J’attends ma cible, celle qui va me payer le gîte et le couvert pour au moins un mois dans un des hôtels les plus miteux de Traond. Il y a de cela un ans je me suis découvert un certain talent dans l’art de la filature et de l’assassinat, et dans un empire tel que celui-ci, où les complots sont presques devenus une ligne politique, c’est un don !
Ma cible du moment est la fille d’un député de Traond (la ville est tellement étalée en superficie, qu’elle dispose de sa propre chambre des députés, qui est chargée de gérer les affaires civiles). Elle se nomme Luchia, et a une fâcheuse tendance à mettre son père dans l’embarras… Et oui, vous avez dû deviner, son père (par l’entremise de son secrétaire particulier Lucius) m’a demandé de mettre un terme à cet embarras. Cela fait déjà deux jours que je la suis, et je dois avouer que même si je ne pourrais pas dire qu’elle mérite ce qu’il lui arrive, on ne peut pas vraiment dire qu’elle ait une vie discrète ! Le premier jour a consisté à faire étalage de sa vie privée au milieu de la place centrale de Traond (une place couverte de plusieurs kilomètres de circonférence, avec en son milieu une gigantesque fontaine)… Le second jour, plus calme elle s’est retrouvé au milieu d’une des centaines de manifestations quotidiennes, mais celle-ci avait pour thème le changement de régime politique, rien de très joyeux pour son père donc. Aujourd’hui, elle se contente d’organiser une orgie dans un rapido du quartier des marchands, évidemment il y a bien trop de monde pour que j’agisse à ce moment, il va falloir que je trouve un moment où elle sera seule. Normalement, ce soir, elle devrait prendre un dirgeable et se rendre dans le quartier haut pour y dormir, et j’espère pouvoir prendre place dans ce dirigeable et faire mon travail à ce moment-là…
Le soleil va certainement bientôt se coucher, et ce coin du quartier des marchands n’a pas la chance de disposer d’un toit pour le couvrir… alors que, comme d’habitude, il pleut…